La dyspraxie

Qu’est-ce que la dyspraxie?

Sur le plan neuropsychologique, la dyspraxie est un trouble du développement de la planification spatiale et temporelle de l’action volontaire, qui se traduit par une anomalie de la réalisation gestuelle. 

Généralement, les personnes ayant une dyspraxie sont d’intelligence normale ou supérieure mais très maladroits dans les activités qui demande un geste précis (ex: écriture, jeux de construction, découper sur les lignes), de la rapidité et de l’agilité (ex: sports), des aspects visuo-spatiaux (dessin, géométrie, latéralisation…), de la coordinnation de mouvements, cela en dépit d’une exposition et/ou d’un apprentissage normal des gestes considérés.

Autrement dit, la dyspraxie peut se manifester par :

  • un retard dans les acquisitions motrices (marche)
  • une maladresse
  • de mauvaises performances sportives
  • une dysgraphie (trouble de l’écriture manuscrite)

Ainsi, malgré la répétition et l’entraînement, les personnes dyspraxiques semblent être dans l’incapacité totale ou partielle d’inscrire dans leur cerveau certains « programmes gestuels » et donc d’automatiser certains gestes. Par exemple, concernant le geste d’écriture, quand la plupart des enfants ont plus ou moins automatisé leur geste d’écriture, les enfants dyspraxiques, eux, continuent à avoir des difficultés à tracer les lettres. Une grande partie de leurs ressources attentionnelles est accaparée par le geste d’écriture et ils ne sont plus disponibles pour les autres tâches cognitives (orthographe, grammaire, calcul, compréhension du texte…). Ce qui se répercute bien évidemment sur les apprentissages scolaires.

Il existe plusieurs types de dyspraxies (constructives, idéatoires, idéo-motrices…) en fonction de la nature du geste (assemblage d’objets, habillage, utilisation d’objets, mimes d’actions…).

La dyspraxie est souvent associée à des anomalies de la perception visuo-spatiale et à des troubles d’organisation du regard qui perturbent l’appréhension de l’environnement.

Pour plus d’info, de conseils et d’outils:

  • Le Cartable Fantastique: association qui propose des ressources permettant de faciliter la scolarité des enfants en situation de handicap, et plus particulièrement dyspraxiques.
  • Présentation orale TEDx très claire de la chercheuse Caroline Huron pour mieux comprendre les difficultés rencontrées par les enfants dyspraxiques.
  • C’est pas sorcier sur les troubles Dys.

La dyslexie

Certains enfants, malgré une intelligence normale (ou supérieure) et une éducation de qualité, éprouvent des difficultés considérables à apprendre à lire: ils souffrent de dyslexie.

La dyslexie développementale est une anomalie neurobiologique qui se rencontre chez des enfants de tous milieux, même les plus favorisés. La dyslexie se retrouve également dans toutes les langues, même si les langues qui comportent beaucoup d’irrégularités, comme l’anglais et le français, comptent un plus grand nombre de cas manifestes que les langues plus régulières comme l’italien, l’allemand ou l’espagnol. Les symptômes de la dyslexie sont, en effet, d’autant plus marqués que l’orthographe de la langue est irrégulière.

Quand parler de dyslexie ?

Pour parler de dyslexie, il faut exclure :

  • d’autres troubles mentaux ou neurologiques
  • un déficit visuel ou auditif
  • un déficit d’intelligence
  • des désavantages psychosociaux
  • une maîtrise insuffisante de la langue de scolarisation
  • un enseignement inadéquat.

En général, un décalage d’un an et demi ou deux ans par rapport au niveau de lecture attendu doit être observé. Ainsi, un enfant de 8 ans lisant comme un enfant de 6 ans peut être considéré comme dyslexique, à condition que les autres causes possibles mentionnées ci-dessus puissent être exclues.

Quelles sont les causes de la dyslexie

De nombreuses études scientifiques ont montré que la dyslexie a clairement des origines génétiques : si un enfant est dyslexique, il existe de plus fortes chances qu’un de ses frères et sœurs le soit, et qu’un des parents (ou grand-parents) le soit. Les personnes dyslexiques possèderaient des allèles de certains gènes affectant la migration neuronale. De petites anomalies dans les régions cérébrales du langage parlé ont en effet été retrouvées dans le cerveau des personnes dyslexiques. De nombreux scientifiques pensent que ces anomalies induisent un déficit phonologique qui empêcherait le développement normal de l’apprentissage de la lecture.

Comment aider un enfant dyslexique à apprendre à lire ?

Il n’existe pas de traitement pour remédier aux anomalies neuronales. En revanche, une rééducation intensive peut heureusement agir avec succès en aidant l’enfant à contourner/compenser ses déficits. Les méthodes de rééducation dont l’efficacité a été prouvée impliquent notamment des exercices favorisant les habiletés liées à la conscience phonologique (les dyslexiques présentent généralement de grandes difficultés dans ce domaine).

Avec une prise en charge précoce chez un(e) orthophoniste/logopède, il est donc possible qu’un enfant dyslexique apprenne à lire correctement (même si la plupart des enfants dyslexiques ne liront généralement jamais aussi vite que les enfants normo-lecteurs). Il est dès lors crucial d’agir dès les premiers doutes, afin que que l’enfant n’accumule pas du retard dans ses apprentissages et qu’il ne se retrouve pas dans une situation d’échec et de souffrance.

Catherine Demoulin

Pour aller plus loin :